jeudi 31 décembre 2015

Cancer de l'ovaire



Le cancer de l’ovaire se caractérise par une prolifération anarchique de cellules anormales, dites malignes,
à partir de l’ovaire, où elles vont former une tumeur primaire.

Le cancer de l’ovaire est un cancer qui se forme dans les tissus de cet organe. Les ovaires sont les organes reproducteurs féminins qui produisent les ovocytes 'ovules' et les hormones féminines. Les cancers de l’ovaire se forment à partir des cellules de la surface de l’ovaire, sous une forme nommée cancer épithélial de l’ovaire; aussi désigné sous le nom de carcinome ovarien dans ce document ou à partir d’autres tissus de l’ovaire;cancers non épithéliaux de l’ovaire. Ces deux termes désignent deux groupes de cancer de l’ovaire. Des sous-types très divers sont retrouvés au sein de chaque groupe.
 
La double fonction des ovaires
 
Les ovaires font partie de l’appareil reproducteur féminin; ce sont les glandes génitales (gonades) de
la femme. Ils assument une double fonction: d’une part, ils produisent et stockent les ovules en cours de
maturation, de l’autre ils sécrètent la majeure partie des hormones sexuelles féminines (oestrogènes,
progestérone, androgènes). De la puberté à la ménopause, un ovule est libéré une fois par mois
dans un des deux ovaires; c’est l’ovulation. Si l’ovule est fécondé au cours de son voyage à travers
la trompe, il s’implante dans l’utérus où il poursuivra son développement sous forme d’embryon.
Si l’ovule n’est pas fécondé, l’endomètre (muqueuse qui tapisse l’utérus) préparé en vue d’assurer
la nidation de l’oeuf est expulsé de l’organisme, ce qui se traduit par l’apparition des règles (menstruations).
 
Les différents types de cancers de l’ovaire
 
Tumeurs bénignes Deux tumeurs ovariennes sur trois sont bénignes. La distinction entre tumeur maligne et bénigne n’est pas toujours facile à établir.
 
Carcinomes épithéliaux de l’ovaire (tumeurs épithéliales): Ces tumeurs prennent naissance dans la couche de tissu extérieur qui enveloppe l’ovaire, le tissu épithélial; elles représentent 70% des cancers de l’ovaire. 
 
Tumeurs «borderline»: Constituant un sous-groupe de tumeurs épithéliales, les tumeurs borderline représentent 15% des cancers de l’ovaire. C’est une forme intermédiaire entre tumeurs bénignes et tumeurs malignes, d’où leur nom (en anglais borderline = limite). Moins agressives et invasives (destructrices) que les carcinomes épithéliaux de l’ovaire, elles peuvent toutefois aussi se propager à la cavité abdominale. 

Tumeurs des cordons sexuels et/ou du stroma: Ces tumeurs se développent aux dépens du stroma. Le stroma est un tissu de soutien qui enveloppe les ovules et où sont notamment produites
les hormones oestrogènes et progestérone. Dotées d’un faible potentiel malin, ces tumeurs représentent
5 à 8% des cancers del’ovaire.

Tumeurs des cellules germinales: Elles représentent environ 5% des cancers de l’ovaire. Elles se développent à partir des cellules des ovules contenus dans l’ovaire. Les ovaires étant situés à proximité
immédiate d’autres organes de la cavité abdominale et pelvienne (pelvis = bassin), les cellules cancéreuses
de l’ovaire peuvent se propager directement dans l’utérus,les trompes, la vessie, l’intestin, la capsule de la rate ou du foie, par exemple. Elles se développent alors dans ces organes et forment des métastases. Le
diaphragme, le péritoine et l’épiploon, peuvent également être touchés. Par ailleurs, les cellules cancéreuses
peuvent passer dans la circulation lymphatique ou sanguine et migrer pour former des métastases
dans d’autres organes. Dans le cancer de l’ovaire, la surface du foie et la plèvre sont souvent touchés;
les os et le cerveau le sont plus rarement.
 
QUELLES SONT LES CAUSES DU CANCER DE L’OVAIRE ? 

  • âge (plus de 50 ans)
  •  absence de grossesse, premières règles précoces, ménopause tardive (= facteurs augmentant le nombre d’ovulations);
  •  facteurs génétiques
  •  antécédents personnels de cancer du sein, de l’utérus ou de l’intestin
  •  traitement hormonal de substitution prolongé;
  •  forte surcharge pondérale
  •  substances toxiques   
 
Les symptômes du cancer de l'ovaire
  • douleurs dans le bas-ventre quotidiennes et persistant plus de 3 à 4 semaines; 
  • troubles digestifs, constipation
  •  manque d’appétit, sensation de satiété précoce, de ballonnement
  •  augmentation du volume de l’abdomen, due à une accumulation de liquide dans la cavité
    abdominale (ascite); celle-ci peut être liée à une atteinte du péritoine 
  •  perte de poids inexpliquée (malgré un volume abdominal plus important)
  •  essoufflement dû à l’accumulation de liquide dans l’abdomen ou dans les poumons (atteinte
    du péritoine ou de la plèvre)
  •  dans certaines tumeurs des cordons sexuels et/ou du stroma : troubles du cycle menstruel, saignements entre les règles. 
Le diagnostique du cancer de l'ovaire

Le cancer de l’ovaire peut être détecté pendant un examen physique systématique, lors d’un examen
clinique montrant une masse dans le bassin ou sur la base de symptômes spécifiques.
Les principaux symptômes du cancer de l’ovaire sont associés à la présence d’une masse dans
l’abdomen et peuvent comprendre :
  •  Une gêne, une pression ou une douleur abdominale ou pelvienne
  •  Une lourdeur ou un gonflement de l’abdomen
  •  Des troubles alimentaires : une satiété précoce (impression d’être
    rapidement rassasié), une dyspepsie* (maux d’estomac)
  •  Des modifications du transit intestinal, par exemple, de la constipation
  •  Des modifications des habitudes de miction, par exemple, des mictions
    plus fréquentes
  •  Des douleurs pendant les rapports sexuels
    Lorsque la maladie est à un stade avancé, les symptômes ci-dessus peuvent être plus prononcés et
    inclure également :
  •  Des nausées (sensation de malaise) et une perte d’appétit
  •  Une distension abdominale en raison de l’accumulation de liquide dans la cavité abdominale
    (ascite)
  •  Une occlusion intestinale due à une masse dans l’abdomen
  •  De l’essoufflement en raison de l’accumulation de liquide autour des poumons (épanchement
    pleural)
 Traitement du cancer de l'ovaire

Le choix des traitements est réalisé en fonction du stade et du grade du cancer, c'est-à-dire de son étendue et de son degré d’agressivité.

Stade IA et IB de grade 1 : le cancer est limité aux ovaires et n’est pas agressif.
La chirurgie est le seul traitement recommandé. Elle consiste à retirer les ovaires, les trompes de Fallope et l’utérus.
Chez les femmes jeunes désirant avoir une grossesse, un traitement conservateur peut être discuté : il consiste à n’enlever que l’ovaire atteint et la trompe de Fallope qui lui est liée.

Stade IA et IB de grade 2 : le cancer est limité aux ovaires et peu agressif
La chirurgie est le traitement principal. Elle consiste à retirer les ovaires, les trompes de Fallope et l’utérus. Une chimiothérapie peut être discutée mais elle n’est pas toujours nécessaire.

Stade IA et IB de grade 3 et stade IC : le cancer est limité aux ovaires et est agressif
Le traitement comprend une chirurgie (ablation des ovaires, des trompes de Fallope, de l’utérus), suivie d’une chimiothérapie.

Stades II, quel que soit le grade : le cancer s’est étendu localement, aux organes du bassin
Le traitement comprend une chirurgie (ablation des ovaires, des trompes de Fallope, de l’utérus), suivie d’une chimiothérapie.

Stades IIIA et IIIB : le cancer s’est étendu au péritoine, sous forme de métastases de moins de deux cm de diamètre
Le traitement comprend une chirurgie (ablation des ovaires, des trompes de Fallope, de l’utérus), suivie d’une chimiothérapie.

Stade IIIC : le cancer s’est étendu au péritoine, sous forme de métastases de plus de deux cm de diamètre ou aux ganglions pelviens
Le traitement comprend une chirurgie (ablation des ovaires, des trompes de Fallope, de l’utérus), suivie ou éventuellement précédée d’une chimiothérapie.
Une chimiothérapie intrapéritonéale peut être discutée : elle consiste à injecter les médicaments de chimiothérapie directement dans la cavité abdominale, au cours d’une chirurgie.
Lorsque le cancer s’est étendu au-delà du péritoine (foie, poumons), la chimiothérapie est le traitement principal. La chirurgie n’est pas systématique. Elle peut être discutée au cas par cas, si le chirurgien pense pouvoir enlever la totalité de la tumeur, ainsi que les métastases.