vendredi 29 novembre 2013

Traitements Innovants de la Sclérose en Plaques CHU Hadassah de Jérusalem

Lors de sa conférence annuelle en date du 17 Novembre 2013, le Centre pour la Sclérose en Plaques d’Hadassah Ein Kerem a présenté les progrès récents dans la prise en charge médicale et psychologique de la sclérose en plaque (SEP) qui devraient améliorer la qualité de vie des personnes affectées: nouveaux médicaments par voie orale, traitement par cellules souches, gestion de la spasticité, traitement de la fatigue et médicaments renforçant l’aptitude à marcher, cannabis médical, dépistage et traitement neuropsychologiques.

Plusieurs centaines de patients atteints par la SEP et leurs familles ont assisté récemment à une conférence sous l’égide du Centre pour la Sclérose en Plaques d’Hadassah Ein Kerem. Ils y ont entendu les mises à jour sur la recherche et le traitement de la maladie qui touche plus de 5000 Israéliens et 2,3 millions de personnes dans le monde. La SEP est une maladie chronique et imprévisible affectant le système nerveux central. On pense qu’il s’agit d’une maladie auto-immune au cours de laquelle le système immunitaire attaque la myéline qui entoure les nerfs.

“Les malades attendent évidemment l’annonce d’un développement unique susceptible d’améliorer ou inverser le cours de leur maladie. Ce que nous avons cette année, ce sont plusieurs petites avancées qui améliorent grandement la vie et le pronostic des patients,” dit le Professeur Tamir Ben Hur, Directeur du Département de Neurologie du CHU Hadassah.

Le Professeur Dimitri Karussis, Directeur du Centre pour la Sclérose en Plaques au CHU Hadassah et organisateur de la conférence avec le groupe du centre, a décrit les domaines de recherche les plus prometteurs pouvant conduire à une percée significative dans les prochaines années, à savoir les stratégies innovantes d’immunothérapie spécifique et les traitements par cellules souches. La poursuite de ces importants essais cliniques attend l’approbation du gouvernement.

Les médecins d’Hadassah, sous la direction du Professeur Karussis, ont testé les nouveaux médicaments immunomodulateurs Linomide et Laquinimod, le traitement par vaccination des cellules lymphocytes T, et la transplantation de cellules souches visant à favoriser une nouvelle croissance de neurones et de cellules constituant la myéline, mais également à protéger le tissu cérébral. Les premiers essais cliniques avec greffe de cellules souches ont été développés et appliqués à Hadassah, au Centre pour la Sclérose en Plaques. A ce jour, ces études sont purement cliniques mais elles ouvrent la voie à diverses expérimentations dans les grands centres du monde entier.

Comme le Professeur Ben Hur l’a mentionné, l’approche du Centre pour la Sclérose en Plaques du CHU Hadassah est originale en ce qu’elle combine soins cliniques et recherche, permettant ainsi le développement et la mise en œuvre directe de thérapies innovantes.

En attendant, un arsenal renforcé de médicaments existants ou nouveaux peut déjà être utilisé pour ralentir la progression de la maladie et réduire le nombre d’attaques débilitantes. L’effet de tous ces médicaments est positivement renforcé par la prise de grandes quantités de vitamine D, dit le Professeur Adi Vaknin-Dambinsky, médecin chef à Hadassah et au Centre pour la Sclérose en Plaques, qui a souligné les avantages et effets secondaires des nouveaux médicaments. Les docteurs Petrou et Werber, eux aussi médecins chef au centre, ont présenté d’autres médications symptomatiques actuellement disponibles et pouvant réduire les effets négatifs de la SEP sur le patient: spasticité, difficulté à marcher, fatigue et crises incontrôlées de rire ou de larmes. Selon le Dr. Werber, le cannabis médical, qui existe sous forme de gouttes, d’inhalation ou de biscuits, s’est révélé efficace pour certains patients dans le traitement de la spasticité musculaire. Les boulangeries locales sont impliquées dans la production de ces biscuits, certifiés casher. Les patients doivent subir un examen psychologique avant l’usage du cannabis, qui peut avoir des effets secondaires hallucinatoires.

Impact psychologique chez les patients atteint de SEP et prise en charge psychologique
Yarden Levi, psychologue d’Hadassah dans le domaine de la réadaptation, mais également psychologue du centre, a insisté sur l’importance qu’il y avait à relever les défis psychologiques imposés par la maladie qui sont souvent aussi difficiles que les défis physiques. Selon lui, “surmonter la colère et le sentiment de perte de contrôle pour accepter la maladie et découvrir ces domaines de la vie qu’elle n’a pas affectés, est une étape critique.” Il a évoqué l’importance de la communauté et les défis particuliers pour les couples aux prises avec la maladie. Hormis la psychothérapie suivie par les deux partenaires, il propose que les malades subissent des examens neuropsychologiques afin de déterminer dans quelle mesure la SEP aurait affecté leur mémoire à court-terme et la rapidité de leur prise de décision. Le degré de dommage cognitif n’est pas nécessairement lié à l’étape de détérioration physique. “Les partenaires du malade pensent souvent qu’il est obstiné, voire paresseux, alors qu’il y a eu un changement réel dans la fonction cognitive,” dit Levi. “La bonne nouvelle, c’est qu’il existe de nouveaux programmes de réadaptation cognitive.”

Source: israelvalley