Lors de sa conférence annuelle en date du 17 Novembre 2013, le Centre
pour la Sclérose en Plaques d’Hadassah Ein Kerem a présenté les progrès
récents dans la prise en charge médicale et psychologique de la
sclérose en plaque (SEP) qui devraient
améliorer la qualité de vie des personnes affectées: nouveaux
médicaments par voie orale, traitement par cellules souches, gestion de
la spasticité, traitement de la fatigue et médicaments renforçant
l’aptitude à marcher, cannabis médical, dépistage et traitement
neuropsychologiques.
Plusieurs centaines de patients atteints par la SEP
et leurs familles ont assisté récemment à une conférence sous l’égide
du Centre pour la Sclérose en Plaques d’Hadassah Ein Kerem. Ils y ont
entendu les mises à jour sur la recherche et le traitement de la maladie
qui touche plus de 5000 Israéliens et 2,3 millions de personnes dans le
monde. La SEP est une maladie chronique et
imprévisible affectant le système nerveux central. On pense qu’il s’agit
d’une maladie auto-immune au cours de laquelle le système immunitaire
attaque la myéline qui entoure les nerfs.
“Les malades attendent évidemment l’annonce d’un développement unique
susceptible d’améliorer ou inverser le cours de leur maladie. Ce que
nous avons cette année, ce sont plusieurs petites avancées qui
améliorent grandement la vie et le pronostic des patients,” dit le
Professeur Tamir Ben Hur, Directeur du Département de Neurologie du CHU Hadassah.
Le Professeur Dimitri Karussis, Directeur du Centre pour la Sclérose en Plaques au CHU
Hadassah et organisateur de la conférence avec le groupe du centre, a
décrit les domaines de recherche les plus prometteurs pouvant conduire à
une percée significative dans les prochaines années, à savoir les
stratégies innovantes d’immunothérapie spécifique et les traitements par
cellules souches. La poursuite de ces importants essais cliniques
attend l’approbation du gouvernement.
Les médecins d’Hadassah, sous la direction du Professeur Karussis, ont testé les nouveaux médicaments immunomodulateurs Linomide et Laquinimod, le traitement par vaccination des cellules lymphocytes T, et la transplantation de cellules souches visant à favoriser une nouvelle croissance de neurones et de cellules constituant la myéline, mais également à protéger le tissu cérébral. Les premiers essais cliniques avec greffe de cellules souches ont été développés et appliqués à Hadassah, au Centre pour la Sclérose en Plaques. A ce jour, ces études sont purement cliniques mais elles ouvrent la voie à diverses expérimentations dans les grands centres du monde entier.
Comme le Professeur Ben Hur l’a mentionné, l’approche du Centre pour la Sclérose en Plaques du CHU
Hadassah est originale en ce qu’elle combine soins cliniques et
recherche, permettant ainsi le développement et la mise en œuvre directe
de thérapies innovantes.
En attendant, un arsenal renforcé de médicaments existants ou
nouveaux peut déjà être utilisé pour ralentir la progression de la
maladie et réduire le nombre d’attaques débilitantes. L’effet de tous
ces médicaments est positivement renforcé par la prise de grandes
quantités de vitamine D, dit le Professeur Adi Vaknin-Dambinsky, médecin
chef à Hadassah et au Centre pour la Sclérose en Plaques, qui a
souligné les avantages et effets secondaires des nouveaux médicaments.
Les docteurs Petrou et Werber, eux aussi médecins chef au centre, ont
présenté d’autres médications symptomatiques actuellement disponibles et
pouvant réduire les effets négatifs de la SEP
sur le patient: spasticité, difficulté à marcher, fatigue et crises
incontrôlées de rire ou de larmes. Selon le Dr. Werber, le cannabis
médical, qui existe sous forme de gouttes, d’inhalation ou de biscuits,
s’est révélé efficace pour certains patients dans le traitement de la
spasticité musculaire. Les boulangeries locales sont impliquées dans la
production de ces biscuits, certifiés casher. Les patients doivent subir
un examen psychologique avant l’usage du cannabis, qui peut avoir des
effets secondaires hallucinatoires.
Impact psychologique chez les patients atteint de SEP et prise en charge psychologique
Yarden Levi, psychologue d’Hadassah dans le domaine de la
réadaptation, mais également psychologue du centre, a insisté sur
l’importance qu’il y avait à relever les défis psychologiques imposés
par la maladie qui sont souvent aussi difficiles que les défis
physiques. Selon lui, “surmonter la colère et le sentiment de perte de
contrôle pour accepter la maladie et découvrir ces domaines de la vie
qu’elle n’a pas affectés, est une étape critique.” Il a évoqué
l’importance de la communauté et les défis particuliers pour les couples
aux prises avec la maladie. Hormis la psychothérapie suivie par les
deux partenaires, il propose que les malades subissent des examens
neuropsychologiques afin de déterminer dans quelle mesure la SEP
aurait affecté leur mémoire à court-terme et la rapidité de leur prise
de décision. Le degré de dommage cognitif n’est pas nécessairement lié à
l’étape de détérioration physique. “Les partenaires du malade pensent
souvent qu’il est obstiné, voire paresseux, alors qu’il y a eu un
changement réel dans la fonction cognitive,” dit Levi. “La bonne
nouvelle, c’est qu’il existe de nouveaux programmes de réadaptation
cognitive.”
Source: israelvalley