De
nombreux chercheurs axent actuellement leurs travaux sur les cellules
souches comme traitement de la sclérose en plaques (SEP). Effet de mode
ou projet porteur d’avenir?
Où en est la médecine dans le traitement de la sclérose en plaques avec les cellules souches?
Rappelons
d’abord que les cellules souches sont des cellules indifférenciées,
c’est-à-dire une sorte de «cellule mère», capables de se spécialiser en
n’importe quelle autre cellule du corps: cellule de la peau, du foie…
mais aussi cérébrale (neurone). La sclérose en plaques n’est actuellement pas traitée par la transplantation de ces cellules souches.
Ces transplantations ne sont pour l’instant pratiquées que dans de
rares cliniques privées, hors Belgique. Je m’interroge toutefois sur ces
pratiques, car la recherche sur la thérapie cellulaire dans le traitement
de la SEP en est encore à ses balbutiements. Notre seule certitude à ce
jour: la transplantation de cellules souches est sans danger. Mais il
faudra certainement encore attendre plusieurs décennies avant de savoir
si le traitement par les cellules souches est efficace.
Pourquoi les chercheurs veulent-ils traiter la sclérose en plaques avec des cellules souches?
Je
pense que tout le battage autour de la thérapie cellulaire dans le
monde médical joue un rôle non négligeable. Mais, bien entendu, il n’y
aurait pas de recherche sur la thérapie cellulaire si les médecins ne
croyaient pas en son potentiel pour le traitement de la sclérose en
plaques.
Quels seraient les éventuels avantages dans le cas de la sclérose en plaques?
Les chercheurs espèrent que les cellules souches pourront agir là où les médicaments
actuels ne suffisent pas. Si ces médicaments diminuent la sévérité et
la fréquence des poussées, ils ne peuvent pas freiner la mort des
neurones qui accompagne parfois l’atteinte de la gaine de myéline (la
substance responsable de la protection des neurones et de la
transmission des impulsions nerveuses). Les médecins espèrent donc
pouvoir remplacer les cellules cérébrales détruites par la
transplantation de cellules souches. Mais ils ne savent pas encore
précisément de quelle façon ils pourront atteindre cet objectif.
Pour quelle raison? Cette procédure est-elle si difficile?
Le
problème est plutôt que nous ne connaissons pas encore la cause exacte
de la sclérose en plaques. Nous ne savons dès lors pas précisément
comment les lésions sont occasionnées. Nous savons que la perte des
cellules qui produisent la myéline joue un rôle important. Les
chercheurs savent aussi que le handicap qui apparaît progressivement est lié à des dommages aux neurones eux-mêmes.
Mais si ces mécanismes sont connus, leur cause ne l’est pas. En
d’autres termes, tant que nous ne connaîtrons pas précisément l’origine
du problème, il sera difficile d’instaurer des traitements ciblés avec
les cellules souches, et encore plus d’en évaluer l’utilité.
Source: medipedia